Et si on généralisait le bio dans les cantines scolaires ?

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La question des cantines bio

 

nous nous penchons sur la question de généraliser le bio dans les cantines.

De quoi parle-t-on ?

En France, les repas servis dans les cantines représentent près d’un tiers de la restauration collective. D’ici 2022, ces restaurants scolaires devront servir au moins 50 % de repas tenant compte de l’environnement, dont 20 % devront être composés d’ingrédients issus de l’agriculture biologique selon la loi votée en juillet dernier. Certains établissement ont prit les devants, notamment en région parisienne ( vous pouvez consulter ici l’ntroduction de produits bio au sein des restaurants scolaires en île de France).

 

Si une grande majorité des parents réclame cette mutation, pour l’instant la situation est loin des objectifs prévus dans les textes. 8 établissements scolaires sur 10 ont utilisé des produits issus de l’agriculture biologique en 2017 mais la part des produits bio n’a représenté que 4,5 % dans les achats alimentaires, selon l’Agence Bio.

Combien ça coûte ?

L’achat de produits bio coûte plus cher : le gouvernement évalue le surcoût à 68 centimes par repas en suivant l’objectif des 20 %. Mais pour l’Observatoire de la restauration collective bio et durable du collectif Un Plus Bio, introduire 30 % d’aliments bio reviendrait à 1,88 euro en moyenne par enfant pour les cantines scolaires. Ce qui correspond au prix moyen des matières premières d’un repas ordinaire, estimé entre 1,50 euro et 2 euros selon Agores, le réseau des directeurs de la restauration collective.

Si parfois le bio revient moins cher aux cantines, c’est par ce qu’il s’accompagne d’ une lutte efficace contre le gaspillage alimentaire qui permet de balayer le surcoût initial. « Le produit à l’achat est plus cher », reconnaît Stéphane Veyrat, directeur du collectif Un Plus Bio auprès du Parisien. « Mais la réalité du coût d’un repas ne s’arrête pas à ça. Avec des produits transformés, il y a des risques pour la santé, du gâchis car ce qui est servi n’est pas mangé », explique-t-il.

Déjà testé ?

Il existe huit villes en France où les cantines sont passées à 100 % de bio. « Les mille repas que nous servons chaque jour à nos élèves ne nous génèrent aucun surcoût, indiquait récemment Gilles Pérole, pionnier du 100 % bio, adjoint au maire en charge de l’Education et de l’Enfance de Mouans-Sartoux (10 000 habitants, Alpes-Maritimes). Plusieurs métropoles sont déjà au-delà de l’objectif fixé par le gouvernement. A Lyon par exemple déjà 32 % de produits bio sont servis dans les assiettes des cantines scolaires, à la rentrée prochaine, on passera à 40 %, en privilégiant des produits locaux et en 2022 à 50 %.

Qu’en disent les différentes familles politiques ?

Lors de la présidentielle, Benoît Hamon s’était exprimé en faveur d’une instauration à hauteur de 50 % de bio dans les cantines, d’ici 2025. Il était rejoint par Emmanuel Macron, qui une fois président a mis sa promesse à exécution au travers des Etats généraux de l’alimentation.

Jean-Luc Mélenchon souhaitait aller plus loin avec 100 % de bio dans les cantines. Et du côté de la droite, si François Fillon s’était peu exprimé à ce sujet, lors du vote de la loi Egalim, Christian Jacob, chef de file des élus Les Républicains, était monté au créneau pointant un objectif trop ambitieux, qui risquait de peser sur le budget des ménages. « Vous voulez qu’on importe pour atteindre le quota de 20 % de bio? », avait tancé Gérard Larcher, le président LR du Sénat au moment du vote de la loi au Sénat.

Est-ce jouable ?

Il reste de nombreuses barrières à lever. « Il y a un souci de formation des acteurs de la restauration. On a encouragé l’utilisation de nourriture prête à l’emploi. C’est un confort dont il faut se passer et cela passe par un changement global », estime Stéphane Veyrat. « Surtout, les professions de la restauration scolaire sont très mal payées. Il faut valoriser le travail, donner à un coup de projecteur à la restauration », rappelle l’expert.

Autre interrogation : les agriculteurs sont-ils capables de répondre à l’évolution de la demande en bio? Si en 2018 le nombre d’exploitants qui ont décidé de passer d’une exploitation traditionnelle à bio a atteint un niveau historique, s’établissant à 6 200, cette conversion prend, selon les spécialistes, environ trois ans. Pour la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab), les ressources françaises sont suffisantes. Selon cette organisation, 400 000 hectares de terres seraient suffisants pour produire les 20 % de produits bio pour les 3 milliards de repas servis annuellement aux élèves français. Fin 2017, 1,745 million d’hectares étaient engagés en bio, selon l’Agence bio.

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2 Commentaires sur “Et si on généralisait le bio dans les cantines scolaires ?

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